Site officiel du village

L'histoire

Au fil du temps, depuis le néolithique puis l’occupation romaine, le passage des Vandales, la Croisade et les guerres de religion, Laure Minervois connut une histoire mouvementée avant de devenir le village paisible que nous connaissons aujourd’hui.

 

Quelques personnalités nées ou ayant vécu à Laure, ont marqué leur époque.

Les origines

Des origines lointaines.

De nombreux vestiges attestent que les hommes ont, depuis les temps les plus lointains, choisi de vivre sur le territoire de notre commune…

Ainsi, l’allée couverte de St Eugéne, monument funéraire, date du néolithique. D’autres sites datant de l’âge du fer, portent les traces de l’activité des hommes de la préhistoire, chasseurs et cueilleurs qui devinrent, quelques millénaires plus tard éleveurs et agriculteurs.

Vinrent d’abord les premiers peuples venus du nord de l’Europe, eux-mêmes chassés par d’autres peuples venus de régions plus lointaines qui s’étaient mis en mouvement. Ces premiers envahisseurs, étaient des « Volques » dont une partie, les Volques Tectosages s’installèrent dans notre région, se diluant dans la population indigène.

Période romaine.

Vers 125 ans avant notre ère, les romains, en quelques campagnes, vont conquérir notre région.

L’occupation romaine, va profondément marquer la campagne lauranaise et véritablement structurer nos paysages. Des voies de circulation sont tracées : cami roumiu au sud, cami ferrat et chemin de l’Estrade au nord.

Tout au long de ces voies, s’élèvent bientôt des « villae » romaines : Villa Clérici (Villeclary), Jubilantio (Gibalaux) par exemple. Nombre d’entre elles sont devenues les domaines viticoles d’aujourd’hui. Les cultures de la vigne et de l’olivier sont en nette progression. Sur le territoire de la commune, on trouve des fours de potiers renommés: Tinal d’Abrens et Salauze. Un mausolée encore debout, est l’un des rares témoins de cette période.

Les grandes invasions.

Aux alentours de l’an 409, notre région subit le passage des hordes vandales qui descendent vers la péninsule ibérique.

En 419, les wisigoths fondent un royaume dans le sud ouest et prennent Toulouse pour capitale. Ce peuple germanique originaire de Scandinavie, était peu à peu devenu le principal auxiliaire de Rome en pleine décomposition et leur rempart contre les hordes barbares. En 410, à la suite d’une révolte, ils avaient pillé Rome et mis la ville à sac. Ils agrandissent leur territoire qui, à son apogée, va de la Loire à Gibraltar. En 507, leur roi Alaric II, est tué par Clovis, le roi des Francs, lors de la bataille de Vouillé. Les wisigoths refluent vers l’Espagne. Chez nous, il ne leur reste qu’une partie de la province narbonnaise, également appelée Septimanie, la province aux sept évêchés.

Pendant près de deux siècles, notre région va souffrir des luttes incessantes entre Francs et Wisigoths. A partir de 711, c’est au tour des sarrasins qui écrasent les wisigoths, dominent l’Espagne et viennent s’installer en Septimanie. En 793, ils lancent une razzia depuis Narbonne. Empruntant le cami roumio, ils dévastent notre territoire : Gibalaux, Naucadéry, Buadelles

La fondation de Lauran.

En 791, Benoit d’Aniane fonde l’abbaye de Caunes. La première mention du nom de « Lauranus » est portée sur un acte dressé en 875 sous le règne de Charles le chauve, par lequel l’abbé de Caunes, qui veut agrandir son patrimoine foncier, est autorisé à y implanter une « cellula ». Le territoire de Lauran lui appartient en totalité, à l’exception de la paroisse de Buadelles à l’extrême sud, qui dépend de l’abbaye de Lagrasse. A Lauran, les moines s’installent sur une légère éminence surplombant la plaine. Claude Journet, historien local, indique que l’endroit choisi se situe au lieu dit « Gluges ». C’est là l’embryon de ce qui allait devenir notre village.

A cette époque, il n’est fait mention d’aucun autre seigneur ou autre personnage et ce sont les abbayes qui apparaissent comme les seules entités juridiques reconnues. Ce n’est que vers la fin du premier millénaire, alors que cessent les invasions des peuples du nord, que le régime féodal se met en place.

La vie religieuse.

Sur le plan religieux, le territoire de Lauran était composé de deux communautés. Lauran, au nord, appartient au diocèse de Narbonne et dépend de l’Abbé de Caunes qui nomma un vicaire perpétuel en 1236 et Buadelle, à l’extrême sud qui dépend de l’Abbaye de Lagrasse.

Sur ce territoire de Laure, se trouvaient également trois paroisses: la paroisse de Laure dont l’église était placée sous le patronage de Saint Jean Baptiste, la paroisse de Buadelle dédiée à Saint Corneille et à Saint Cyprien et la paroisse de Gibalaux dédiée à Saint Martin et, dans le même temps, l’on rencontre un nombre considérable de prieurés, églises et chapelles souvent construits sur des vestiges de villae agricolae romaines devenues entre temps des villas gallo romaines. Outre ces trois dernières églises et St Sernin de Gluges : St Genest de Fabas, St Jean d’Abrens, St Vincent de Palats, St André de Figuères et St Jacques d’Albas.

C’est la réunion de tous ces prieurés qui fut à l’origine de l’importance de la seigneurie dont Lauran sera l’élément prépondérant en raison de sa position centrale.

La seigneurie des Lauran Cabaret.

La famille de Lauran apparaît lorsqu’elle s’allie à celle de Cabaret. Cette union, célébrée autour des années 1100, est concrétisée par le mariage de Jordane de Lauran, sœur de Pierre et d’Arnaud, seigneurs de Lauran, avec Guillaume, seigneur de Cabaret, ainsi que le relate Claude Journet.

Les châteaux de Lauran et de Cabaret conservent des seigneurs distincts issus des branches originelles. Ainsi au début du XIIe siècle, Lauran est tenu en co-seigneurie par les deux frères Pierre et Arnaud alors que Cabaret est aux mains de Guillaume. Au fur et à mesure, les descendants de l’union vont diriger les deux « castra » mais on conservera un membre de la famille originelle comme co-seigneur de chaque château. Ainsi, à Laure, Arnaud de Lauran et ses descendants partageront la seigneurie avec un Cabaret Lauran.

Le commandement du château de Quertinheux, l’un des nids d’aigles de Lastours, sera confié alternativement aux descendants de l’une et l’autre des deux familles.

Les seigneurs de Lauran sont attestés, à partir de 1110, en qualité de témoins et même de garants de divers actes émanant des vicomtes de Carcassonne ou de Minerve. Ceci démontre leur importance au sein de l’aristocratie méridionale. Dès 1124-1125, ils font partie de l’entourage proche du vicomte de Carcassonne, Bernard Aton qui cède leur châtellenie à Pierre et Arnaud de Lauran et quelques autres biens, à charge pour eux de résider six mois de l’année à la cité de Carcassonne avec leurs hommes et leur famille.

Tout au long de cette histoire, ces seigneurs ne faillirent jamais à leur serment de fidélité. Ils le démontreront bientôt pendant la croisade contre les albigeois où ils n’auront de cesse de combattre aux côtés des Trencavel, les armées coalisées du roi de France et du Pape menées par Simon de Monfort.

La croisade

La croisade contre les albigeois.

Alors que l’église apparaissait plus puissante que jamais, renforçant les privilèges des clercs, un fossé se creusait entre le profane et le sacré. De nombreux prédicateurs dénonçaient les fastes et les défauts de l’Eglise. Une nouvelle croyance parvint en Languedoc faisant suite à des contacts établis avec des manichéens venus des balkans: les bogomiles. Cette croyance prospéra rapidement dans le midi, car le clergé local était peu motivé pour la réprimer et, surtout, car la noblesse languedocienne la protégea et même souvent y adhéra. Une nouvelle église se constitua, parallèle à celle de Rome qui se sentait directement menacée. C’est le tout nouveau pape, Innocent III, qui va décider de frapper un grand coup. Il va prendre prétexte du meurtre du légat Pierre de Castelnau par un écuyer du comte de Toulouse pour déclencher une croisade.

L’armée des croisés, formée principalement de seigneurs venus de ce que l’on nommait alors la France, et surtout d’Ile de France, se rassemble à Lyon et se met en route aux environs de la Saint Jean Baptiste (24 juin 1209). Très rapidement, cette guerre religieuse va se transformer en une guerre de conquête car le principe de la dépossession des seigneurs hérétiques au profit de leurs vainqueurs était acté.

Le 22 juillet 1209, la croisade s’ouvre par l’horrible massacre de Béziers qui a refusé de livrer ses hérétiques.

L’ « ost » des barons du Nord se dirige alors vers Carcassonne où le jeune et fougueux vicomte, Raimond Roger Trencavel prépare la défense de la ville.

La troupe s’avance, empruntant le cami roumio. Les habitants de Laure peuvent l’apercevoir. Elle met le siège devant la cité. Le 1er août, les croisés entament le siège de la cité. Il faisait une chaleur étouffante et l’eau manqua rapidement. Le 15 août, Trencavel décide de se rendre.

Les seigneurs de Lauran, défenseurs intraitables des tours de Cabaret sont parmi les acteurs les plus engagés de la tragédie cathare. A cette époque, c’est Pierre Roger de Cabaret qui dirige le nid d’aigle de Cabaret. C’est un guerrier redoutable, « un homé satgé et valent »qui avait été choisi pour être le viguier du jeune vicomte Trencavel, à peine âgé de 24 ans au début de la croisade. Pierre Roger tint tête à Simon de Monfort. Cabaret ne fut jamais pris.

Lauran a été le plus actif foyer du catharisme en minervois dans la mesure où ses seigneurs furent d’ardents défenseurs de cette cause. De nombreux témoignages attestent de la ferveur pour l’hérésie qui animait les seigneurs du lieu, à l’image de Pierre de Lauran, viguier de Trencavel, que l’on vit à Montségur vers 1226, où il assiste à une prédication de Pierre Isarn. D’autre part, le catharisme a également recueilli un véritable élan populaire dans les campagnes. Guy des Vaux-Cernay vint un jour de 1209 prêcher à Lauran. Il fut vertement apostrophé par la population pour avoir fait le signe de croix. Il existe à Lauran plusieurs maison de Parfaites que nous connaissons par les dépositions faites devant le tribunal de l’inquisition. Une certaine Lauréta, sœur de Bernard de Laure tenait avec d’autres parfaites, l’une de ces maisons. Les chevaliers du castrum de Lauran fréquentent également une autre maison tenue par un dénommé Estivet.

Au terme de la Croisade, les seigneurs furent déclarés « faidits », perdant ainsi toutes leurs possessions et leurs privilèges au profit du roi. Ce qui ne les empêche pas de suivre l’héritier des Trencavel, en 1240, dans une tentative de reconquête qui échouera.

L’inquisition, qui fit suite à la croisade, sévit durement à Lauran. Des femmes durent porter des croix de feutre sur les vêtements. Un hérétique notoire, Raymond Arnaud fut même condamné au bûcher et brûlé vif à Lauran.

Le vieux baron Jordain, ses fils Pierre Roger et Jordain fils, ainsi que Pierre de Lauran, le fils de Pierre Roger, furent tous arrêtés et déclarés « faidits ». Le vieux Jordain, qui eut deux épouses en même temps (Orbria et Mabilia) mourut dans les prisons du Comte de Toulouse en 1228.

De nombreux autres membres de la noblesse locale furent également arrêtés pour hérésie : Arnaud de Guindra, seigneur terrien de la région d’Aigues-vives, Buadelles, Sept Sérous, Villecléry ; Pierre Gaubert, gendre de Guillaume de Figuères, propriétaire de biens à Villarlong, Figuères, Tinal d’Abrens et Russol ; Pierre de Massilia ; Roger de Congoust dont le frère, Raymond, sera tué lors de la « guerre du vicomte » en 1240.

Arnaud de Lauran, le dernier seigneur de Lauran, sera emprisonné à Narbonne et ses biens confisqués. Le sénéchal de Carcassonne, connaissant ses qualités, le chargera d’étudier les cas des « faidits » de la région.

Lauran, ville royale.

C’est la fin de la seigneurie de Lauran qui, désormais, sera ville royale. A partir de 1253, elle intègre le domaine royal avec tous les avantages associés à cette situation. Laure sera gérée par des consuls qui surveillent les activités économiques, le commerce, l’agriculture, l’urbanisme, la voirie. Ces consuls possédaient la basse justice, ils assurent la levée des tailles royales et communales.

En 1309, le roi Philippe le Bel, voulant développer le commerce en Méditerranée, décida de construire un port de mer. Il fit le choix de Leucate. Or, le château de Leucate et son territoire appartenaient à la famille de Durban, vassal du vicomte Amalric de Narbonne. Il fut conclu, entre le roi et le vicomte, un acte de paréage qui prévoyait un échange. Les villes de Siran et de Lauran furent concédées au vicomte qui en retour donnait Leucate au roi.

Chez nous, ceci avait soulevé un tollé général. Les habitants des territoires annexés protestèrent et demandèrent à retourner dans le domaine royal et à retrouver par là, les privilèges afférents à ce titre.

Les consuls de Lauran promirent de verser au Trésor royal, une somme de 4500 livres de bons petits Tournois, somme payable à raison de 500 livres à l’Assomption de chaque année. Cette habile diplomatie réussit et un acte fut rédigé, le 14 novembre 1318 : Laure retourna dans le domaine royal jusqu’à la Révolution.

La guerre de cent ans.

Au cours des siècles qui suivent, la population du village augmente et en 1318, lorsque Lauran fait définitivement partie du domaine royal (traité du 14 novembre 1318), le village compte 600 feux, ce qui correspond à environ 3000 personnes.

En 1337, débute la guerre de cent ans. En 1355, le Prince noir, vainqueur de la bataille de Crécy, fils du roi Edouard III d’Angleterre, entreprend une fantastique « chevauchée », qui le mène de Bordeaux à Narbonne, pillant, incendiant et détruisant systématiquement les villes rencontrées. Sur le chemin de retour, il emprunte la voie de l’Estrade. Suite à un exceptionnel concours de circonstances, Laure est épargné. Une vieille femme ayant mis le feu à un tas de fumier, la fumée qui s’élevait fit croire aux anglais que l’une de leurs colonnes avait déjà commencé le saccage: ils passèrent leur chemin.

C’est le temps des grandes compagnies qui parcourent notre territoire. Ces « routiers » pillent et rançonnent les populations qui vivent dans la peur. Notre région se couvre de fortifications. A Laure, une enceinte fortifiée plus étendue est construite, dont les vestiges sont encore visibles aujourd’hui. La superficie du castrum passe de 2,4 ha à 6,4 ha. Les tours du Portail neuf et du Portail Bousquet ( la tour boisée) dominent toujours fièrement le village. La tour du Portail neuf, haute de 18 m, s’élève sur un plan rectangulaire de 6,5 m sur 8 m.

L’église Saint Jean-Baptiste.

En 1585, les consuls de Lauran, constatant que leur église paroissiale, construite de « temps immémoriaux » s’avérait trop exiguë et qu’elle présentait des signes de délabrement, décident de l’édification d’une nouvelle église.

Les travaux ont débuté avant la fin du XVIe siècle et ont été menés d’un seul jet. Initialement, l’édifice se composait d’une vaste nef charpentée et d’un chœur voûté. Des aménagements importants ont été effectués jusqu’ en 1872. Les quatre chapelles nord puis les deux au sud ont été édifiées au XIVe et XVe siècle.

L’ancienne église fut longtemps conservée, on l’appelait le « vestibule » car c’était l’usage qui lui était dévolu désormais et son clocher, situé à l’angle sud- ouest fut en service jusqu’à ce qu’il fut décidé d’en édifier un autre, utilisant pour cela une tour de défense existante, qui faisait partie des fortifications, et que l’on appelait la « citadelle ». C’était une tour de guet utilisée pendant les périodes de troubles. Et il y eut de nombreuses périodes de troubles. En 1853, l’ancien clocher fut démoli. Dans le même temps, l’édifice fut transformé. En 1872, la nef fut couverte d’une fausse voûte d’ogives, la première travée de la nef fut agrandie vers l’ouest et la façade reconstruite après que le vestibule ne soit démoli.

C’est aujourd’hui un édifice imposant, orienté vers l’est, dont la nef possède des dimensions importantes (30,50m de long, 15,80m de large et 19m de haut). L’abside à sept pans plus étroite et plus basse, voutée d’ogives à 8 branches est éclairée par des vitraux remarquables datant du XIXe siècle, hauts de 12 mètres.

Les guerres de religion

Les guerres de religions.

Dès 1561, alors que débutent les guerres de religion, Laure, dans le sillage de Carcassonne, appartient au camp catholique. Les protestants tiennent la Montagne noire et se livrent à de fréquentes incursions.

Un dimanche de 1580, Laure fut pris le matin par les protestants qui, à leur tour, furent mis en fuite le soir par les catholiques accourus de Carcassonne.

Les villageois subissaient la présence et les exactions des troupes du duc de Joyeuse qui animait la Sainte ligue, parti des catholiques intransigeants, et de celles de Montmorency qui menait le camp de la confédération des catholiques modérés et des protestants.

L’édit de Folembray, signé en 1596, consacre le succès de Joyeuse qui devient gouverneur de Carcassonne et Narbonne tout en ménageant Montmorency qui devient connétable. L’édit de Nantes signé le 13 février 1598 viendra consolider la paix.

Une nouvelle crise survint lorsque les populations, qui vivent dans une extrême pauvreté, se révoltent devant les demandes pressantes de Louis XIII et de Richelieu. C’est ce que l’on a appelé la campagne du  « Pétitionnement ». Laure est aux mains du comte de Moret, partisan de Montmorency. La révolte qui prit fin en 1632 par la défaite de Montmorency à la bataille de Castelnaudary, où le comte de Moret fut tué, face aux troupes du maréchal de Schomberg. Montmorency est exécuté à Toulouse.

La vie était très dure dans nos campagnes. Les guerres, les épidémies (1564, 1581, 1629, 1652) et, à partir de 1632, sécheresse, inondations, froid, grêle mirent à mal la résistance des villageois. Les campagnes se dépeuplent et se couvrent de friches. Ce « déguerpissement » va bouleverser en profondeur le paysage rural. De plus, les autorités obligent la communauté de Laure à nourrir et héberger les troupes royales de passage. Le village ne comptait pas plus de 350 âmes à la fin du XVIIe siècle. Les consuls décidèrent de mesures favorables pour encourager ceux qui acceptent de reprendre des terres délaissées.

La révolution agricole.

A Laure et dans le minervois, la vigne et l’olivier dominent. On trouve également des céréales et du fourrage. L’élevage concerne surtout les moutons mais on trouve aussi quelques chèvres. Ces productions sont en général consommées sur place. Avec le canal et plus tard les routes puis enfin le chemin de fer, tout va changer.

Une autre activité importante : le grès provenant des carrières de Laure est renommé et très utilisé dans la construction jusqu’à la première guerre mondiale. Cette industrie emploie beaucoup de main d’œuvre. Elle sera bientôt supplantée par d’autres techniques de maçonnerie modernes.

C’est l’explosion de la culture de la vigne qui est le phénomène le plus spectaculaire. Elle se fait souvent aux dépends de la culture de l’olivier. Le changement le plus spectaculaire viendra au cours du XIXe siècle avec le traçage d’un réseau routier cohérent et entretenu et avec l’apparition du chemin de fer puis l’extension du réseau ferré à partir de 1853. La ligne d’intérêt général Caunes-Moux est ouverte.

Vers 1852, le phylloxéra, minuscule puceron venu d’Amérique, attaque la vigne. En quelques années, le vignoble français est détruit, soit 2 millions d’hectares. La destruction progressive du vignoble languedocien qui s’en suit, engendre une anarchie durable sur le marché des vins. Le négoce recourt à des expédients pour répondre à la demande : importations massives, chaptalisation à partir de sucre de betterave et enfin fabrication de vins frelatés composés de sucre, d’acides, de colorants et de raisins secs.

La maladie ravage d’abord le sud ouest et progresse rapidement. Le vignoble lauranais est frappé à son tour vers 1884.

Le remède au mal est enfin découvert: il suffit de greffer les cépages du pays sur des porte-greffes américains qui, eux, résistent au puceron. Le vignoble se reconstitue. La main d’œuvre est nombreuse et peu payée. On replante partout.

Mais ces nouveaux plants américains ont amené une maladie nouvelle, le mildiou. La découverte d’un traitement à base de bouillie bordelaise sauve le vignoble.

La production viticole domine alors toutes les autres. Elle se caractérise par une production de masse d’un vin de qualité supérieure à celle des vins produits précédemment. Commence une période faste pour le vignoble lauranais, en témoignent les constructions réalisées à cette époque.

L'époque moderne

Les débuts de l’époque moderne.

Le bâtiment faisant office de mairie était situé sur l’emplacement de la place Etienne Moulinié, sur l’ancien emplacement de la maison consulaire.

L’édifice est détruit par un incendie. En 1882, Jules Ferry avait rendu l’école obligatoire. La municipalité acquit alors un terrain et fit construire le bâtiment Mairie – Ecole de garçons et le bâtiment Ecole des filles.

En 1902, construction des halles, appelées aussi : place Carnot.

Les événements de 1907.

Dans le même temps, la filière viticole connaît une crise sévère : surproduction, fraude massive… Au printemps 1907, exaspérés les vignerons manifestent contre la mévente du vin naturel. Le 11 mars, 87 vignerons d’Argeliers, guidés par Marcellin Albert, se rendent à Narbonne pour rencontrer la commission parlementaire qui enquête sur la crise viticole et enregistre les plaintes que Clémenceau, le président du Conseil, ne prend pas au sérieux. C’est une galéjade, une tartarinade dit-on dans les milieux parisiens.

Les manifestations se succèdent et connaissent un succès croissant : le 24 mars à Sallèles : 300 personnes ; le 31 mars à Bize: 600 ; le 7 avril à Ouveillan : 1000 ; le 14 avril à Coursan : 5 000 ; le 21 avril à Capestang : 10 à 15 000 ; le 28 avril à Lézignan : 20 000 ; le 5 mai à Narbonne: 80 000 ; le 12 mai à Béziers : 160 000 ; le 19 mai à Perpignan: 172 000 ; le 26 mai à Carcassonne: 250 000 ; le 2 juin à Nîmes : 300 000. En point d’orgue, le 9 juin, 600 à 800 000 personnes participent au meeting de Montpellier. Le docteur Ernest Ferroul, maire socialiste de Narbonne, devient le véritable chef du mouvement. De nombreux élus démissionnent : le midi bouge.

Le gouvernement de Clémenceau relève le défi : une chape de plomb s’abat sur le midi. 60 000 fantassins et gendarmes occupent le Languedoc-Roussillon. Les troubles montent en intensité jusqu’au 20 juin où, à Narbonne, la troupe tire sur la foule faisant 5 morts.

Le mouvement s’essouffle alors et prend fin en septembre sur une victoire apparente des vignerons qui obtiennent satisfaction: le vin est le produit de la fermentation exclusive du raisin frais ou de jus de raisins frais et la fraude sera combattue par un service de répression mieux organisé.

« La terre du midi ne nourrissait plus ses enfants et ceux-ci ne voulaient pas mourir » – Ernest Ferroul.

Le drapeau noir qui flottait à la façade de l’hôtel de ville de Narbonne depuis le 10 juin est enfin amené.

Le XXe siècle.

Les ouvriers agricoles sont nombreux à Laure et appartiennent à deux catégories: les gagés et les journaliers. La situation de ces derniers n’est guère enviable: ils ne perçoivent de salaire que lorsque l’un des propriétaires les emploie.

En 1904, ensemble, ils s’organisent pour défendre leurs intérêts en créant un syndicat.

En novembre 1913, ils réclament de meilleurs salaires. Le syndicat déclenche une grève qui durera 3 jours après laquelle ils obtiennent satisfactions.

La grande guerre fut durement ressentie. A Laure, le bilan est lourd: 80 morts. 80 jeunes hommes, âgés de 20 à 30 ans, tués ou disparus.

En 1929, les vignerons lauranais se regroupent au sein d’une cave coopérative puis d’une distillerie coopérative.

Déjà équipée de l’éclairage public et de l’électricité, la commune s’occupa de la distribution de l’eau potable. Dans un premier temps, ce service avait été assurée par à un réseau de fontaines publiques qui distribuaient l’eau pompée dans le puits communal (chemin des Devézines) et stockée dans un bassin (actuel Centre de secours). Un captage dans le cours de l’Argent double, fut acquis par la commune. L’eau fut acheminée grâce à une canalisation. Cette eau, abondante et d’excellente qualité, put être distribuée « sur l’évier ».

Notre commune, après la deuxième guerre mondiale, connaît une phase de modernité.

Dans les exploitations, les nombreux chevaux sont remplacés par des tracteurs. La mécanisation est en marche. Les nombreux ouvriers agricoles disparaissent peu à peu. En quelques années chaque famille posséda son automobile. L’irruption des appareils électroménagers changea rapidement la vie dans les foyers : machines à laver, réfrigérateurs, téléviseurs. Les rapports humains en subirent de profondes mutations: finies les discussions interminables à l’ombre des platanes ou des acacias et les veillées entre voisins.

En 1960, une école primaire fut construite, puis quelques années plus tard, une école maternelle.

En 1965, Laure fut l’un des premiers villages audois a être équipé d’un système moderne d’assainissement des eaux usées : le tout à l’égout.

Les personnages célèbres

Pontus de la Gardie (vers 1530-1585).

Il était né Pons Escopérier, plus jeune fils de Jacques, riche marchand de la commune de Caunes Minervois, qui y possédait plusieurs demeures. Noble Jacques Escopérier est propriétaire des domaines de la Gardie et de Russol. Viguier de Caunes, Jacques Escopérier, sieur de Russol, obtint auprès du vicomte de Joyeuse, alors lieutenant général du Roi en Languedoc, les fonctions de lieutenant des prévôt des maréchaux. Il exerce donc la justice pour le pouvoir royal. En 1562, il est, à ce titre, envoyé à Limoux, après la prise sanglante de la ville, pour traiter les religionnaires (les protestants) capturés, pour « fere le procès des séditieux, rebelles et contrevenans aux esdictz et ordonnances du roy ».

Pons est né à Caunes vers 1530. Il a grandi à Caunes, à Gardie et à Russol. Il a passé une partie de sa jeunesse au monastère bénédictin de Montolieu. Il bénéficiait d’une solide culture et maîtrisait le latin.

Il embrasse ensuite la carrière des armes. De 1551 à 1556, il sert dans le Piémont sous les ordres du maréchal de Brissac. Il revient en France, prend part en 1557, à la bataille de Saint Quentin qui se solde par une défaite cuisante. Il se forgea un nom de guerre sonnant plus clair, plus héroïque: Pontus. Il sera dorénavant Pontus de la Gardie.

Il s’embarque alors pour l’Ecosse, avec les troupes d’Henri II, venu appuyer les catholiques aux prises avec un soulèvement populaire (1558-1560).

La France connait la paix. Il passe en Scandinavie et offre ses services à Frédéric II qui veut dominer la Baltique. Prisonnier des suédois en 1565, il sut attirer la sympathie du jeune roi Eric XIV qui le fait libérer. Il est à plusieurs reprises envoyé en ambassade en France. En 1568, Pontus contribue avec succès à une révolution qui destitua le roi lors d’une marche sur Stockholm, et donna le pouvoir à son frère Jean.

Pontus de la Gardie bénéficia alors de la reconnaissance royale et fut couvert d’honneurs. Il fut en particulier nommé baron d’Eckholm avec les immenses biens qui en dépendaient.

Il supplanta le gouverneur d’Estonie et se fit même nommer vice-roi en 1575. En février1580, il épouse en grandes pompes, Sophie, la fille naturelle du roi Eric.

Il fut chargé de plusieurs missions diplomatiques et commanda en chef les troupes suédoises qui luttaient contre les armées d’Ivan le Terrible. Malgré une nette infériorité numérique, il sut diriger d’habiles et audacieuses attaques contre les troupes russes, notamment en lançant ses hommes à travers des bras de mer pris par les glaces. Il remporta sa plus brillante victoire en s’emparant de Narva, port russe dans le golfe de Finlande en 1581.

Pontus périt le 5 novembre 1585, dans le naufrage accidentel de son navire, dans la Narva, en Livonie ( actuelle Estonie) dont il avait été nommé gouverneur. Son corps fut repêché, mis sur un traineau et trainé jusqu’à Tallinn où il fut enseveli dans la cathédrale.

Antoine et Etienne Molinier

Leur père, Jacques Molinier est maître cordonnier à Laure. Il fait partie de la classe moyenne. En 1589, il épouse Philippe Regy et reçoit à cet occasion quelques biens de sa belle famille. Il sait gérer ses affaires et agrandit son bien. Ses compatriotes le nomment procureur en 1593, puis consul de 1598 à 1640. A cette date, le notaire le déclare bourgeois.

Il eut plusieurs enfants dont Antoine, né en 1595, et Etienne né en 1599 qui seront confiés très jeunes au chapitre Saint Just de Narbonne.

Antoine rentre à la maîtrise de Saint Just en 1603-1604. Etienne le rejoint après avoir été enfant de cœur à Laure dès l’âge de 5 ans.

En 1616, Antoine a terminé son éducation musicale. Il veut faire le tour du royaume, tenter de faire carrière à la Cour… il saisit l’occasion inespéré que lui procure une relation de voisinage qu’entretient sa famille lauranaise avec un personnage très important de l’époque.

Christophe de Lestang est très influent dans le midi. Il préside, en l’absence de l’Archevêque, les Etats du Languedoc. Au cours de Etats tenus à Toulouse en 1596 qu’il préside, il affirme, lui l’ardent partisan de la Sainte Ligue, le proche du Duc de Joyeuse, que, la paix revenue, on peut faire confiance à Henri IV. Il est chargé par les Etats, d’aller féliciter le nouveau roi et l’assurer d’un Languedoc fidèle. Il est chargé d’importantes missions pour le compte des Etats. Envoyé par les Etats pour rendre hommage au nouveau roi Louis XIII, il est nommé par ce dernier, commandeur des Ordres royaux, membre de son Conseil privé et grand maître de la chapelle de musique royale. Député à l’assemblée du clergé de France, il est chargé d’importantes missions pour le compte des Etats. En janvier 1617, il est envoyé à la Cour, pour défendre la position des Etats sur une question d’ordre financier. Christophe de Lestang possède à Laure, dans le quartier de l’église « une maison avec ses dépendances, tinal, pressoir sur une superficie de 200 m2 ». Cette maison, située dans l’actuelle « rue des acacias » jouxtait celle des parents des jeunes Molinier.

L’évêque venait fréquemment à Laure. Il connaissait sans nul doute son voisin, consul du lieu, marchand estimé, fervent catholique, un des responsables de l’œuvre du Purgatoire et appréciait la voix d’Antoine. Lorsqu’en janvier 1617, puis en août 1617, Christophe de Lestang se rend à Paris, il est probable qu’il emmène avec lui, Antoine Molinier. A la cour, dans l’entourage de l’évêque, Antoine montre sa belle voix et ses capacités. Le 31 mars 1618, Louis XIII lui confie la « charge de l’un des chantres ordinaires de la musique de la chambre du Roi ». Rapidement Antoine s’intègre au milieu des domestiques qui servent à la Cour. Il perçoit des gages intéressants et fréquente un milieu supérieur au sien. Il change son nom qui de Molinier devient Moulinier. Il épouse le 3 mai 1633, une demoiselle Marguerite Thièron, à l’église Saint Eustache.

Sa célébrité « tant pour l’agrément de sa voix que pour son étendue » se répand auprès de la Cour, puisqu’en qualité de basse-contre et de danseur, il se produit dans de nombreux ballets. On apprécie son enthousiasme et sa joie de vivre, sa verve de méridional, même si, avec ses collègues, il commet parfois quelques excès. Les chantres étaient connus pour être de rudes buveurs de vin.

Il acquiert peu à peu, une situation financière enviable. Il habite alors, à proximité du Palais royal, un logis dont l’intérieur est digne du bourgeois qu’il est devenu. Il emploie un laquais et une servante.

C’est là qu’il décède le 18 août 1655, à l’âge de soixante ans. D’accident rapporte-t-on. Un gazetier célèbre en fit un poème :

« Vers le soir, retournant chez lui,
O pour ses amis quel ennui !
Et pour la France quelle perte !
La trappe de sa cave ouverte
Fit que dedans il trébucha,
Le haut du crâne il s’écorcha,
Versa du sang en abondance
Perdit lumière et connaissance,
Sentiment, mouvement, couleur
La voix de ce nouvel Orphée
Fut pour tout jamais étouffée. »

Etienne part pour Paris en 1621, dès sa sortie de la chapelle de musique de Saint Just, après 17 ans de formation. Il a 26 ans.

Sa valeur propre, ajoutée à la protection de son frère, vont lui assurer un début de carrière exceptionnel. Comme son aîné, il modifie son nom. De Molinier, il devient Moulinié.

Son premier livre d’ « Airs avec la tablature de luth » paraît en 1624. Le volume est dédié à Monseigneur le duc de Montmorency, amiral de France, gouverneur et lieutenant général pour le roi en Languedoc.

En 1625, il publie un second livre d’ « Airs de Cour avec la tablature de luth » dédié au roi. Le succès est immédiat. En 1627, Etienne est nommé chef de la musique de Gaston d’Orléans, frère du roi. Il perçoit des gages confortables. Il publie un troisième livre d’Airs de cour dédié à Uranie.

Le 26 janvier 1632, dans la paroisse de Saint Germain l’Auxerrois, il épouse Marie Dufresne. Un enfant naît très vite, une fille prénommée Philippe ( comme la mère d’Etienne). L’enfant est baptisée le 28 décembre 1632, avec Antoine, son oncle, pour parrain. Marie meurt en couche le 10 février 1632.

En 1633, paraît un quatrième livre d’Airs de Cour, dédié à son frère Antoine à qui il voue une vive reconnaissance.

La vie politique de cette époque là est des plus compliquée et Gaston se déplace souvent. Etienne l’accompagne parfois.

En Languedoc, Gaston d’Orléans dirige le soulèvement général de cette province. Après la défaite de Castelnaudary, la guerre civile se termine en 1632, avec l’exécution à Toulouse de son protégé, le duc de Montmorency.

Gaston s’exile au Pays Bas dominés par l’Espagne et y rejoint sa mère, Marie de Médicis. Il cherche sans succès, à rallier les cours étrangères à sa cause. Il accepte alors de rentrer en France, à Saint Germain pour rencontrer son frère Louis XIII que toutes ces intrigues irritent et obtenir son pardon. Ce comportement lui attire moqueries et satires.

Etienne Moulinié, très proche des milieux loyalistes que combat son maître, n’est pas le dernier à se moquer en composant des airs d’une exceptionnelle finesse d’esprit. Mais il sait atténuer son propos en flattant le Prince ou en exaltant avec emphase l’image de libertin que l’on lui attribuait.

« Amis enivrons nous du vin d’Espagne en France
Il n’est pas bon dessus les lieux :
Ici nous le buvons avec plus d’assurance
Qu’on ne boit le nectar à la table des dieux.
Ne perdons pas de temps, à dire tope et masse,
Laissons boire Gaston, il revient de la chasse.
Ce subtil inventeur d’une chasse nouvelle
A bien fait de se retirer :
Il a pris en courant le renard de Bruxelles
Qu’on lui donne du vin pour le désaltérer. »

Etienne compose alors des ballets qui connaissent le succès. Ainsi le « Ballet de Mademoiselle » joué devant le roi, Gaston d’Orléans et Richelieu enfin réconciliés. De même, le ballet du « Mariage de Pierre de Provence avec la belle Maguelonne », que Gaston voulut danser lui-même, à Tours, avec les meilleurs danseurs de France. Le succés fut si grand que Richelieu lui-même insista pour en voir une représentation, au milieu de la Cour.

La vie d’Etienne Moulinié s’améliore. Il se remarie en 1640, avec Marie de Lorme. Un fils naît, le 28 avril 1645 dont Antoine, son oncle, devint le parrain.

Etienne se fait remarquer tant par la qualité de sa voix, par ses compositions profanes et religieuses que par sa direction d’orchestre.

En février 1660, Gaston d’Orléans, alors en exil à Blois, meurt. Bien sûr, lors des obsèques, Etienne organise et dirige les chants. Mais les contemporains notent surtout la qualité du service religieux célébré le 21mars 1661, en l’église des Augustins, pour l’anniversaire de la mort de Mgr le duc d’Orléans, au cours de laquelle Molinié dirigeait musiciens et chanteurs.

Quelques années plus tard, Etienne Moulinié retourne en Languedoc. En novembre 1665, il dirige la musique des Etats du Languedoc à Béziers. Il profite de la session de 1666, qui se tient à Carcassonne, où il est en particulier chargé de composer une musique des seize meilleures voix de la province, pour se rapprocher de son village natal.

Moulinié ne compose pas seulement pour être joué lors des sessions du parlement. Il est de plus en plus sollicité pour participer à des cérémonies religieuses et pour répondre aux invitations des grands personnages qui organisent des festivités dans leurs demeures autour de Montpellier.

Etienne Moulinié meurt, en un lieu que nous ignorons, entre le 8 février et le 23 novembre 1676.

Pierre POUSSINES (Laure 1609- Toulouse 1686).

Au collège crée à Narbonne par Mathieu Peyronne, il s’initie à l’étude du grec et de la théologie qu’il poursuit après être entré, à l’âge de 15 ans, dans la Compagnie de Jésus.

On le trouve professeur et traducteur à Paris et à Toulouse puis à Rome. Là, il est apprécié par de grands personnages, comme la reine Christine de Suède et le cardinal Barberini. Parmi ses élèves, il a le futur pape Clément XI. Il continue dans la même voie à Toulouse à partir de 1652. On peut retenir ses traductions annotées d’Anne de Comnène et de Nicéphore, ainsi qu’un Thesaurus asceticus.